Personne n’a jamais vraiment su pourquoi cette petite fille s’est installée à Aerales. Une rumeur dit qu’elle est venue car elle serait de la famille d’Ektor, le boucher. Une autre précise que ce serait sa petite sœur, une autre la décrit comme une cousine.
Une vieille femme gâteuse garantit qu’elle a vu la petite fille arrivée lors d’une froide nuit pluvieuse, les cheveux trempés, ses vêtements collant à son petit corps chétif. Elle assure également que la petite fille avançait avec un étrange sourire vers le petit chat blanc qui appartenait à la fillette de sa voisine tout en tâtant les petites poches de sa robe délavée.
Elle affirme avoir vu la petite se raidir, prendre un air concentré plutôt surprenant et se mettre à courir après le petit chat. L’animal, gourmand de caresse et de câlins, n’avait alors pas bougé, prêt à recevoir le présent pour sa douceur et sa nature. L’ancienne ajoute qu’elle se souvient avoir vu un petit élément brillant dans la main de la fillette. Alors que la demoiselle s’approchait du chat en courant, les mains ballantes derrière elle, le petit objet ricocha sur le sol mais la petite n’y fit pas attention et attrapa le petit chat par les pattes arrière.
Le chat, surpris, poussa un miaulement. La petite fille balança alors sa main près de la gorge du chat puis se raidit et tordit dans un angle étrange, sa tête basculant en arrière, cherchant du regard quelque chose. Lorsque ses yeux se posèrent sur la grand-mère celle ci raconte alors la panique qui l’avait éprise, comment ses grands yeux la fixant avec attention et son sourire insistant sur ses lèvres fines et pales lui avaient fait peur, comment ses cheveux noirs épousant la forme de son joli visage lui avaient alors apparut comme vivant et se mouvant selon leur propre volonté, serpentant sur sa robe comme prêt à se décrocher et venir l’attraper.
Elle raconte alors avec gêne à quelle vitesse elle était partie se réfugier à l’intérieur de sa cahute mais observait toujours la petite de derrière sa fenêtre, où elle pensait que l’aura malfaisante de la petit fille ne pourrait pas l’atteindre.
A ces mots elle ajouta qu’elle avait vu la petite revenir sur ses pas, se pencher, le chat se débattant vainement dans sa main, et ramasser le petit objet. Elle se serait alors retournée pour faire face à la grand-mère, posant son doigt fin et blanc sur ses lèvres souriante, comme pour lui intimer le silence et c’est alors que l’ancienne aurait analysée le petit objet et affirme qu’il s’agissait d’un couteau à la pointe fine et au manche d’ivoire ou d’os. La petite se serait alors retournée vers l’avenue, aurait cherchée, en secouant ses cheveux de jais, sa route puis se serait dirigée vers la petite ruelle annexe. La vieille femme jure qu’elle avait ensuite entendu des miaulements, un bruit étrange suivit de déchirure, comme celle d’une fourrure fine et enfin, au bout de plusieurs minutes avoir vu la demoiselle sortir de la ruelle, léchant son petit couteau écarlate, sa robe tachée de roses vermeilles qui bavaient à cause de la pluie. La petite aurait alors prit la direction de la boucherie d’Ektor après avoir jeté un regard mauvais à la vieille gâteuse.
Mais personne ne sait si elle y est vraiment aller, connaissant le caractère d’Ektor…
Un petit garçon raconte lui avoir vu la petite venir vers lui, demandant son prénom. Alors qu’il lui avait répondu elle avait ri à gorge déployée et était passée à côté de lui, se dirigeant vers un vieux chat noir à moitié aveugle. Depuis, personne n’aurait revu ce pauvre matou, et d’autres disparitions sont à compter. Personne n’ose aller demander à la petite ni à Ektor si ces histoires sont réelles ni si elle est la sœur, la cousine d’Ektor. Le mystère reste donc entier autour cette petite fille, mais tout le monde sait qu’elle n’a aucun ami, personne ne sait où elle dort si elle dort ni si elle vit avec quelqu’un.
Alors si vous êtes courageux, que vous avez du temps à perdre (ou plus) allez leur poser les questions qui trainent sur les lèvres de tous les habitants, qui est ce, d’où vient-elle, pourquoi, comment…